Nouvelle donne en TS
Maïs, tournesol, colza, céréales, les semenciers sont tous intéressés par la possibilité d’apporter des biostimulants et produits de nutrition, mais aussi des produits de biocontrôle en traitement des semences.
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«La filière est demandeuse de solutions en traitement des semences, car il n’existe parfois plus de TS autorisés », reconnaissait Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae, lors de la réunion annuelle de sa section. Invité à échanger avec lui, Laurent Largant, directeur de l’Afaïa, syndicat des acteurs entre autres des biostimulants, estime que les semences pourraient jouer un rôle important en faveur des biostimulants et des produits de nutrition. « Ce marché est surtout développé en cultures spécialisées et a du mal en grandes cultures, indique-t-il. Je crois qu’associer biostimulants et produits de nutrition autour de la semence peut être un vecteur important pour les amener à s’y intéresser. »
Beaucoup de semenciers proposent déjà à leur gamme des solutions qui associent des biostimulants seuls ou combinés avec des oligoéléments. C’est le cas, par exemple, de Limagrain, avec Starcover, de RAGT, avec Fortify, de Pioneer, avec Lumigen, de Semences de France, avec Nutriplus Stim, de KWS, avec Vertigo, de Mas Seeds, avec Agrostart, de Cérience, avec Osyr… Il n’existe pas encore de panel pour mesurer la part des semences vendues avec ce type de solutions en TS, mais la proportion est plus forte en hybrides. « Certains semenciers comme Pioneer déploient 100 % de leurs offres maïs et tournesol avec cette solution, constate Sixte de Villepin, de Corteva. D’autres sont aussi fortement engagés avec leurs propres solutions. »
« Le marché le plus développé en France est celui du maïs où ces solutions concernent environ 10 % des ventes de semences, estime Charlie Coquin, d’UPL. Il est encore embryonnaire sur céréales mais nous sommes confiants quant à son évolution dans les années à venir. Selon les observateurs internationaux, les applications de biostimulants sur les semences, à l’échelle mondiale, représentaient en 2020 environ 400 M$, contre près de 2,5 Mds$ pour les applications foliaires et 500 M$ pour ceux qui sont appliqués au sol. Mais sa croissance est plus rapide que pour les applications sur le sol ou en foliaire, elle atteint 15 % par an, lorsque les deux autres marchés sont plutôt autour de 12 %. » Pour Sixte de Villepin, le marché est presque saturé en hybrides et le potentiel de croissance est encore fort en céréales, pois et colza. « À noter qu’en céréales, c’est sur le marché des trieurs à façon que l’offre s’est développée le plus fort ces dernières années », indique-t-il.
Le biocontrôle moins avancé
« Les produits de biocontrôle commencent timidement à faire leur apparition, reconnaît Flora Limache, responsable des affaires techniques et réglementaires chez IBMA France. Pour le moment, seuls cinq produits sont autorisés en TS. Une enquête auprès de nos adhérents montre qu’une quinzaine d’autres solutions sont en cours de développement, et que 73 % des entreprises y travaillent. On pourrait donc voir arriver de nouveaux produits d’ici à trois ans. » Elle estime que la difficulté technologique à les appliquer sur les semences et leur durée de vie peuvent être un frein à leur développement.
Ces produits sont aussi confrontés à la petite taille du marché, comme pour les produits à usages mineurs. Les cinq produits actuellement homologués en France sont constitués de microorganismes ou de substances naturelles. Il s’agit de Cerall, de Koppert, à base de la bactérie du sol Pseudomonas chlororaphis, autorisé contre la carie, la fusariose et la septoriose du blé, triticale et seigle ; d’Integral Pro, chez BASF, à base de bacillus amyloliquefaciens contre le phoma et la fonte des semis en colza, crucifères et lin, et de Votivo, composé de Bacillus firmus, nématicide pour la protection des betteraves ; de Copseed, de Certis, à base de cuivre contre la carie du blé et enfin T34 Biocontrol à base de trichoderma.
La recherche publique s’intéresse aussi au dossier. Le projet Sucseed piloté par l’Inrae va se pencher sur la stimulation des défenses naturelles des plantes, des solutions qui associent plusieurs microorganismes et substances naturelles et les exsudats de semences susceptibles d’attirer des microorganismes bénéfiques comme les insectes auxiliaires ou repousser des agents pathogènes.
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